Grand ConseilAu Grand Conseil et en Ville de Genève, des motions demandent aux autorités de favoriser l’accueil des marcheurs pour la paix.
Une marche gigantesque pour promouvoir la paix et un modèle de développement durable se prépare en Inde. Les marcheurs pourraient être un million à se relayer durant quinze mois le long des 8000 kilomètres du trajet entre New Delhi et Genève. A l’arrivée, 5000 d’entre eux atteindront la Cité de Calvin en 2020, plus exactement le 21 septembre, Journée internationale de la paix. Des élus genevois demandent aujourd’hui que le Canton et la Ville de Genève fassent en sorte que l’événement soit un succès.
«Ce projet, issu d’un mouvement gandhien qui défend les paysans spoliés de leurs terres, nous est apparu comme une manière différente de lutter pour un monde moins violent et plus équitable», explique Yves de Matteis, député écologiste. A l’origine de la motion déposée au Grand Conseil, l’élu estime également qu’il est du devoir du Canton et de la Ville de Genève de promouvoir l’image internationale de Genève.
De fait, au terme de son très long périple, la marche se transformera en «Forum de Genève de l’action des peuples» sur la place des Nations. Une plate-forme de recommandations sera rédigée et transmise à l’ONU et aux organisations internationales.
Visas difficiles à obtenir
Mais pour en arriver là, il faudra que les participants puissent entrer en Suisse et être logés à Genève. «Les organisateurs n’attendent pas forcément des subventions des collectivités publiques, poursuit Yves de Matteis. Ils sollicitent leur appui pour convaincre Berne d’accorder aux quelque 5000 participants des visas provisoires et aussi qu’elles coordonnent leur hébergement.»
A l’ordre du jour de la session du parlement de la semaine prochaine, la motion est très largement soutenue. Elle a été signée par des représentants des sept partis politiques représentés au Grand Conseil et la liste des signataires ne comprend pas moins de 36 députés (sur 100). Ces chances de succès sont donc grandes.
Un mouvement très expérimenté
Yves de Matteis espère du reste que des motions similaires seront déposées, quel que soit le parti, dans le maximum de communes du canton. «Les initiateurs ont trois ans pour s’organiser et préparer la réussite de cet événement», conclut-il.
Ce qui est certain, c’est que Ekta Parishad, le mouvement qui organise la marche, n’en est pas à son coup d’essai. Créé en 1991 par Rajagopal, son premier objectif était de soutenir les paysans expulsés de leurs terres par les autorités indiennes.
Après avoir agi sur le plan local, Ekta Parishad s’est lancé dès 2005 dans une vaste campagne nationale et internationale d’action non-violente. En 2007 et 2012, deux marches ont rassemblé 100 000 personnes chacune, les plus importantes en Inde depuis la campagne menée en 1942 par Gandhi en faveur de l’indépendance.
(TDG)